Conservation et remplacement
La menuiserie qui ferme la baie est la membrane sensible entre le dedans et le dehors.
Partie intégrante de la composition et de l’ordonnance de la façade, elle obéit à la fois aux fonctions d’éclairement, d’aération et de protection. C’est un élément important de l’expression architecturale au même titre que les bandeaux, moulures, corniches… ; elle appartient à l’histoire du bâtiment.
Mais aujourd’hui, avec le changement des techniques et l’apparition des matériaux modernes, le remplacement systématique des fenêtres anciennes se généralise dans un souci de normalisation inadapté au bâti ancien et dommageable pour le patrimoine traditionnel.
L’historique de la fenêtre
Une meilleure connaissance de l’histoire de la fenêtre permet de mieux comprendre l’intérêt de maintenir en place celles qui peuvent encore être entretenues et restaurées.
L’UDAP privilégie la conservation des menuiseries anciennes quand leur état le permet.
En revanche, lorsque la conservation des menuiseries anciennes n’est plus possible, la solution est le remplacement par des modèles adaptés à l’architecture du bâtiment.
Diagnostic.
L’état de conservation de la fenêtre ancienne dépend de sa
qualité d’exécution, de son exposition aux intempéries et de
son entretien régulier.
On trouve, aujourd’hui, parfois des fenêtres du XVIIe siècle en
place, régulièrement des fenêtres du XVIIIe et fréquemment du
XIXe. Leur conservation est dictée par leur intérêt patrimonial
et historique (connaissance des techniques et savoir faire
anciens, cohérence historique avec l’immeuble, connaissance
des matériaux composant les menuiseries anciennes). Les
menuiseries d’origine sur un immeuble étant de plus en
plus rares, leur conservation est d’autant plus importante.
Restauration ou remplacement ?
Entretien
Afin d’éviter le coût important du changement de
menuiserie, il est indispensable de les entretenir :
les repeindre très régulièrement,
remplacer les mastics,
remettre en service les orifices d’évacuation de la pièce
d’appui,
rétablir le jeu des ouvrants.
Conservation - Restauration - Amélioration
La conservation - restauration d’une menuiserie
permet de conserver le dormant, les volets intérieurs, sans
dégrader d’éventuelles boiseries intérieures ou autre décor. Les
pièces les plus fragiles de l’ouvrant (partie basse) peuvent alors
être restaurées.
Afin d’améliorer le confort thermique et phonique, des
joints peuvent être ajoutés de même qu’un double vitrage dans
la plupart des fenêtres.
Le double vitrage est une réponse technique et
esthétique que ne permet pas le survitrage (disparition des
petits bois, cadre inesthétique) ni la double fenêtre extérieure
(qui modifie la qualité esthétique de la façade en supprimant la
notion de feuillure).
En revanche, les menuiseries de type «rénovation»,
c’est à dire la pose d’un nouveau dormant sur un dormant existant,
sont proscrites. En effet, elles réduisent considérablement
l’apport de lumière et disproportionnent les rapports pleins/
vides (menuiseries/vitrages). On a alors une situation où les
parties pleines occupent plus de 50% de la surface totale de la
baie.
Remplacement
Lorsque la conservation des fenêtres existantes n’est
plus possible techniquement et économiquement, se pose alors
la question du choix de la fenêtre de remplacement.
L’industrie et l’artisanat proposent aujourd’hui des
fenêtres à vitrage isolant en bois, en aluminium, en acier ou en
PVC.
Au premier abord, le PVC paraît être un matériau
économique, mais son coût écologique sur l’environnement est
très important. En effet, sa fabrication produit de nombreux
déchets, et sa combustion (notamment lors d’incendie) dégage
des vapeurs toxiques. De plus, c’est un produit qui est encore
très peu recyclé (4% de recyclage prévu pour 2010).
Aujourd’hui, la communauté internationale a rédigé un
rapport sur la toxicité de la combustion du PVC, et plusieurs pays
comme l’Allemagne et la Suède ont d’ores et déjà interdit son
utilisation.
Seules les menuiseries en bois permettent d’obtenir
des formes, sections, profils des moulures et jets d’eau d’aspect
identique aux menuiseries anciennes.
De plus, les menuiseries en bois offrent traditionnellement
la possibilité de nombreuses couleurs (contrairement au PVC
blanc, blanc cassé ou gris clair).
Implantation
Les menuiseries doivent être posées en feuillure, en retrait du nu
de la façade de 15 à 18 cm environ.
Dessin
La nouvelle menuiserie doit respecter les menuiseries d’origine de
l’immeuble (dont certaines peuvent subsister).
Le plus fréquemment, elle est découpée en carreaux légèrement
plus hauts que larges (proches du carré).
Profils
Le profil traditionnel, avec la finesse du dessin et le détail de la
moulure, donne toute sa qualité à la menuiserie.
Couleur
Au XVIIe siècle, on rencontre de nombreux descriptifs précisant la
couleur ocre rouge.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les gris perle ou gris légèrement vert ou
bleuté se rencontraient fréquemment dans les immeubles de ville ;
on pouvait rencontrer des couleurs foncées, surtout à la fin du XIXe
siècle, ocre rouge foncé, brun rouge ou vert sombre